• Depuis quelques années, avec une accélération sur les mois derniers, on peut trouver des versions informatisées de nombreux jeux de société : modules Vassal, sites de jeux en ligne, applications iOs (et parfois Android).

    Je me suis donc lancé dans cette tendance pour 2 jeux que j'apprécie beaucoup : Dominion et 7 Wonders. Dominion sur boardgamearena et sur Android, 7 Wonders sur BrettSpielWelt.

    La proposition est alléchante : pouvoir jouer à tout moment (seul contre des IA ou contre des joueurs en ligne), s'affranchir des manipulations, des décomptes, bref pouvoir se concentrer sur le coeur du jeu et ne pas "perdre de temps".

    C'est donc plein d'enthousiasme que je me suis lancé dans l'aventure. Et bizarrement, cela ne m'apporte pas le plaisir escompté. Alors qu'à la fin d'une partie réelle, quel que soit le résultat, je me sens joyeux, voire exalté des sensations vécues durant la partie, je me sens frustré et insatisfait à la fin d'une partie numérique...

    Voici ce que je pense en être les raisons : le jeu réel permet de réunir 3 des dimensions de la nature humaine. Mental - Physique - Affectif, ou Mind - Body - Heart.

    • le Mental : le jeu est un challenge pour notre esprit de nous adapter au mieux aux règles du jeu, à ce micro-monde qui nous est proposé (cela n'implique pas de fortes capacités mathématiques ou calculatoires, les party games sollicitent aussi des capacités mentales)
    • le Physique : les éditeurs font de plus en plus d'efforts (et souvent avec succès) pour nous proposer des composants de jeu esthétiques, agréables et pratiques. C'est la dimension statique. Et le jeu contient souvent le plaisir de manipuler des objets, les placer, les déplacer, les jeter, les attraper, ... C'est la dimension dynamique
    • l'Affectif : c'est le fait de se réunir avec d'autres personnes, de partager des émotions, d'échanger, d'être ensemble

    Le jeu numérique n'offre lui que la dimension Mental. Pour le Physique, certes on peut retrouver l'esthétique graphique, mais le sens du Toucher disparaît, et la manipulation dynamique d'une souris n'a rien à voir avec le plaisir de jeter un dé ou de mélanger des cartes.

    Et pour l'Affectif, il est quasiment absent (complètement contre des IA), et limité à un "gg" en fin de partie. On peut faire un peu mieux en se retrouvant entre connaissances avec en plus un skype, mais ne pas se voir (voire se donner une tape dans le dos) coupe au moins la moitié de la relation.

    De plus, l'avantage apparent de ne pas perdre de temps est en fait un piège : nous restons dans notre sentiment d'urgence quotidien. Le jeu est un moment d'évasion, où on se coupe de la réalité pour vivre une autre micro-réalité, où le temps perd son importance en tant que tel (c'est au plus un des mécanismes du jeu).Le jeu numérique, lui, nous pousse à optimiser (la manipulation, les décomptes), à faire vite (il y a des chronos qui nous stressent). Je me suis aperçu que j'aime beaucoup les phases de décompte de Dominion et 7 Wonders qui engendrent un suspense final qui fait partie du plaisir du jeu.

    Je vais même aller plus loin. Les modèles donnent 4 dimensions à la nature humaine : mental, physique, affectif et spirituel ( Mind - Body - Heart - Spirit). Le jeu réel, en réunissant les 3 premières composantes, en nous soustrayant à la dictature du Temps et en nous faisant vivre l'instant Présent  (nous devenons donc virtuellement immortels le temps d'une partie), nous ouvre les voies de la dimension spirituelle, d'une façon plus facile et plus agréable (à mon avis) que les religions et méditations.

    Alors un petit jeu numérique de temps en temps, et surtout jouons ensemble avec nos bonnes boîtes de jeux !!!

     


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  • Je pense avoir une certaine capacité à comprendre et assimiler les règles de jeux, et pourtant j'aime bien qu'on me les explique pour la première partie.

    Même si je les ai déjà lues avant, faire sa première partie avec (ou en présence de) quelqu'un qui y a déjà joué aide à s'immerger davantage dans le jeu, plutôt que de s'arrêter sans cesse pour relire les règles, expérience qui peut parfois rompre définitivement la "relation de confiance" avec un jeu.

    Donc bravo et merci aux ludothèques, aux boutiques qui permettent de tester les jeux, et aux organisateurs de manifestations ludiques ! Ils sont un maillon essentiel dans le déploiement de notre passion.

    Et tout particulièrement bravo et merci à Stef de Décube pour la qualité de sa ludothèque et de ses explications !

     


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  • Boitecast nous a récemment twitter le lien vers un article : "

    La vie, comme un jeu de société"

    http://technaute.cyberpresse.ca/jeux-video/201103/26/01-4383474-la-vie-comme-un-jeu-de-societe.php

    On y parle de gamification, de serious game.

    J'avais creusé le sujet de la gamification (surtout avec les plaquettes de la société Bunchball) et j'avoue que ce qui y est prôné me met mal à l'aise. J'en comprends que le jeu, ça plaît, et qu'on va donc s'en servir (points, niveaux, challenges, récompenses, tableaux de bord, ...) pour rendre nos clients accros à notre marque, à notre site, à... bref qu'on va tirer profit de ce plaisir de jouer à notre bénéfice (Winning with gamification), et éventuellement à l'insu du client.

    (http://www.bunchball.com/sites/default/files/downloads/gamification101.pdf)

    (http://www.bunchball.com/sites/default/files/downloads/gamification-playbook.pdf)

    Pour moi, le jeu doit rester quelque chose de désintéressé. Bien sûr, les acteurs du monde ludique (auteur, éditeur, distributeur, revendeur, ...) tirent un bénéfice financier de la vente de jeux, mais ce n'est la plupart du temps pas leur motivation majeure, ou tout au moins unique. Ils sont eux-mêmes passionnés. Alors que la gamification me semble être l'application de stratégies à but purement mercantile/commercial/fidélisante.

    A l'inverse, je crois retrouver dans les Serious Games quelque chose de vertueux : je vais apprendre quelque chose à travers des moteurs non purement théoriques, mais par la pratique comme dans un laboratoire, sans risque personnel ou professionnel (même s'il existe des Serious Games réalisés par des marques).

    Testons les Serious Games, méfions-nous de la gamification insidieuse...

     


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  • A lire ici : http://gusandco.net/2011/12/19/pourquoi-joue-t-on/

    Et vous, pourquoi vous jouez ?

    J'ai commenté que le jeu permettait l'évasion, l'apprentissage et le plaisir. Si certains n'aiment pas jouer, c'est sans doute parce qu'ils trouvent ces sensations autrement !?! Parce que je pense que le besoin de satsifaire ces sensations est universel...

     


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  • Tout d'abord, quelques définitions de notre ami wikipedia :

    La gamification (ou ludification) est le transfert des mécanismes du jeu dans d’autres domaines, en particulier des sites web, des situations d'apprentissage, des situations de travail ou des réseaux sociaux. Son objet est d’augmenter l’acceptabilité et l’usage de ces applications en s’appuyant sur la prédisposition humaine au jeu.

    Cette technique de conception permet d’obtenir des personnes des comportements que l’on pourrait considérer sans intérêt ou que l’on ne voudrait ordinairement pas faire : remplir un questionnaire, acheter un produit, regarder des publicités ou assimiler des informations.

    Un jeu sérieux1 (de l’anglais serious game : serious, « sérieux » et game, « jeu ») est d'après la définition proposée en 2006 par Julian Alvarez et Olivier Rampnoux un logiciel qui combine une intention sérieuse, de type pédagogique, informative, communicationnelle, marketing, idéologique ou d’entraînement avec des ressorts ludiques. La vocation d’un serious game est donc de rendre attrayante la dimension sérieuse par une forme, une interaction, des règles et éventuellement des objectifs ludiques.

     

    Tout ceci semble fort intéressant, mais pour le peu que j'en ai vu, on s'inspire davantage du jeu vidéo que du jeu de plateau / jeu de société.

    A suivre quand même...

     


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